La titrisation est une technique essentiellement utilisée dans le secteur des finances, la titrisation de créances consiste à transformer des créances en titres financiers qui peuvent faire l’objet d’une émission sur le marché des capitaux. Ce procédé, bien que plébiscité en raison de ses nombreux avantages, reste toutefois soumis à des réglementations précises, établies par des dispositions juridiques qui sont mises à jour continuellement.
La dernière actualisation en date (millésime 2018) suscite bien des attentes chez les principaux acteurs du domaine, car porteuse d’un grand nombre d’innovations. Focus sur la titrisation de créances bancaires !
Un procédé d’optimisation bénéfique
Pour une meilleure compréhension du sujet, quelques notions sont essentielles, notamment par rapport à la titrisation elle-même. Déjà, il est important de préciser que le procédé en lui-même est un montage financier, consistant à émettre des titres adossés à un panier d’actifs – l s’agit généralement des créances – on parle alors de titrisation de créances.
De fait, les actifs sous-jacents sont transformés en titres. Leur détenteur reçoit les revenus issus des produits de ces actifs. C’est donc la qualité de ces derniers qui détermine les conditions du financement obtenu.
Pourquoi titriser ces créances ? Les avantages.
Si ce montage financier devient de plus en plus tendance de nos jours, c’est parce qu’il garantit un florilège d’avantages.
- Ce procédé de titrisation donne un accès direct au marché financier, sans devoir utiliser une signature.
- La titrisation permet également au cédant d’alléger son bilan des créances, et de bénéficier d’une structure pérenne de financement, tout en conservant la pleine maîtrise de ses relations avec sa clientèle, ceci grâce à une meilleure gestion du risque financier.
Les entreprises qui choisissent de titriser leurs finances commerciales obtiennent également un financement compétitif, diversifié, et alternatif au financement bancaire (vous trouverez plus d’infos à ce sujet sur magazine-assurance.fr).
Ces avantages découlant du principe même de la transformation des créances en titres financiers sont pourtant surveillés par les organismes de contrôles financiers. Le fonctionnement de titrisations connaît depuis peu d’importantes modifications, conformément aux nouvelles dispositions juridiques en vigueur.
Titrisation : les risques
La titrisation a été très accusée lors de la crise de 2008 aux Etats-Unis. De fait, la mauvaise gestion des portefeuilles clients, l’absence de vision des banques a permis une contamination massive des titres, ce qui a fortement déstabilisé le système bancaire. La titrisation a donc fait l’objet de plusieurs réformes et semble désormais sujette à un contrôle plus sérieux en Europe comme aux Etats-Unis.
Millésime 2018 du droit français de la titrisation : les principales implications
Le nouveau droit français de la transformation des créances en titres financiers, qui est lui-même issu des dispositions de l’ordonnance n°2017-1432 sur la modernisation du cadre juridique de la gestion d’actifs et du financement par la dette, suscite pas mal d’attentes du fait des innovations qu’il apporte.
- Un nouveau classement : D’entrée de jeu, il faut préciser que les nouvelles dispositions juridiques du 4 octobre 2017 rangent dorénavant les Organismes de Financement Spécialisés (OFS) dans la même catégorie que les Organismes de Titrisation (OT), celle des Organismes de Financement.
- Des règles modernisées : De fait, certaines règles applicables aux OT ont été modernisées pour leur offrir plus de souplesse, tout en tenant compte de la pratique. Entre autres, ces organismes peuvent désormais être établis et gérés par un sponsor, à condition que la gestion du portefeuille des OT soit déléguée à une société spécialisée en la matière. Par ailleurs, seule la société de gestion choisie peut désigner un tiers recouvreur, et il lui est même possible d’assurer elle-même cette tâche.
De plus, les conventions permettant aux investisseurs d’instruire la société de gestion d’agir selon leurs votes font maintenant l’objet d’une reconnaissance législative, et les dispositions relatives aux dépositaires sont presque intégralement refondues !
Les règles relatives au bilan des Organismes de Titrisation ont aussi été modifiées. L’Ordonnance autorise désormais ces derniers à acquérir des sous-participations en risque et trésorerie, mais également des titres de capital reçus par conversion des valeurs immobilières composées. De nouveaux outils de gestion de la liquidité ont en outre été introduits. Pour plus d’informations à ce propos, et concernant les autres innovations de l’Ordonnance, cliquez ici !
Mediafinances.net est le magazine d’un passionné de l’entreprise. Son auteur (Guy BODIN) vous livre ses points de vue réguliers sur des des sujets d’actualités et sur la vie des entreprises.