La finance verte constitue une partie importante de la transition vers une économie plus durable et contribue à la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU. Simple opération de greenwashing ou vraie opportunité de contribuer à l’écologie ?
Longtemps ignoré par le monde de la finance traditionnelle, l’écologie s’impose comme un nouveau paramètre à prendre en compte – pour réussir ses investissements – dans un monde de plus en plus déréglé par le climat et les crises sociales. On parle alors de « finance verte » comme d’une approche visant à investir mieux et plus durablement en misant sur des opérations qui respectent une série d’engagement à vocation écologique et sociale. Qu’en est-il vraiment ?
Autant le dire clairement, les milieux affairistes et financiers traditionnels ne se sont jamais vraiment préoccupés de la question climatique et sociale. Ce ne sont pas les premiers rapports sur l’écologie du Club de Rome (datant de 1970) ou les moults avertissements d’experts du GIEC qui auront fait réagir les milieux financiers sur l’écologie, mais bien la rentabilité des opérations en elle-même. Le président Macron – lui même ex banquier d’affaires – n’aura t’il pas déclaré le 31 décembre 2022 le désormais fameux « Qui aurait pu prédire la crise climatique ». Il fallait oser.
Le temps faisant son affaire, il aura fallu attendre une nouvelle génération de financiers formés à l’écologie pour voir apparaître de nouvelles options d’investissements s’engageant pour le climat en proposant des solutions de « finance verte . Essayons de décrypter cela ensemble.
Finance verte définition courte
La finance verte est un type de finance qui vise à promouvoir des projets et des investissements qui ont un impact positif sur l’environnement et les communautés. Il s’agit notamment de projets liés à l’énergie renouvelable, à la gestion des déchets, à l’efficacité énergétique, à la conservation des ressources naturelles, etc. La finance verte vise également à réduire les risques liés au changement climatique et à contribuer à la transition vers une économie plus durable.
Selon Wikipedia [1], le concept de finance verte fait sa première apparition en 2001 en Californie, dans la municipalité de San Francisco, pour encadrer des financements liés aux panneaux solaires. Victime de son succès le concept s’internationalise rapidement avec l’aide de Banque Européenne d’investissement (2007) et de la Banque Mondiale (2008) qui démocratise alors l’émission d’obligations vertes.
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Pourquoi investir dans la finance verte ?
Il existe désormais une multitude de fonds d’investissements à impact social gérés par des ONG ou par certains groupes privés peuvent produire un rendement intéressant. Il est cependant important de vérifier chaque programme en détail avant de se lancer. Voici les principales raisons pour lesquelles un investisseur peut vouloir investir dans la finance verte.
Impact social et environnemental positif.
On peut tout à faire avoir envie de placer son argent de façon responsable afin de limiter les dégâts causés sur l’environnent. Pour le petit investisseurs comme la grande société, investir dans des projets liés à l’énergie renouvelable ou à la conservation des ressources naturelles peut contribuer à améliorer la qualité de vie des communautés et à protéger l’environnement.
Certains investissements dans des projets liés à la finance verte peuvent donc aider aider à limiter les risques liés au changement climatique pour les entreprises et les investisseurs.
Rentable
Les projets liés à la finance verte peuvent offrir des rendements financiers compétitifs, en raison notamment de la croissance attendue des marchés liés à l’énergie renouvelable et à l’efficacité énergétique. On évoquait le solaire et le photovoltaïque en début d’article, mais il existe pleins de nouvelles innovations pour produire mieux tout en décarbonant. (attention, le nucléaire est désormais considéré comme une énergie verte. #débat)
Investir sur demain
Nul doute que l’écologie aura sa place dans les négociations de demain. Si l’on peut-être tenté d’en douter quand on voit que le Sultan Ahmed Al Jaber présidéra la Cop 28[2], le vent ne pourra éternellement tourné en faveur des lobbys pétroliers. Les ressources s’amenuisent et les besoins de changement sont bien réels et nous pousseront à réinventer bien des choses en termes d’investissement.
Ainsi, les investisseurs peuvent être tentés de s’engager dans la finance verte pour anticiper les changements futurs dans les réglementations et les pratiques d’investissement qui pourraient être mises en place pour lutter contre les changements climatiques.
Quels sont les risques d’un investissement dans la finance verte ?
Il existe aussi des inconvénients à prendre en compte lorsque l’on souhaite investir dans la finance verte. En voici les principaux
Liquidité
Les marchés liés à la finance verte peuvent être moins liquides que les marchés traditionnels, ce qui peut rendre plus difficile pour les investisseurs de entrer ou sortir de leurs positions.EN effet, les fonds investis sont parfois plus difficiles à récupérer, car ils sont investis durablement.
Opacité des programmes et risque de « greenwashing »
Comme l’atteste le journal Lemonde [3] ou Alternatives Economiques [4], tous les programmes de finances vertes ne se valent pas. Si certains gérés par des associations sont logiquement en adéquation avec les engagements écologiques annoncés, il n’en est pas toujours de même avec certains fonds d’investissements verts venant du privé.
En effet, les risques de greenwashing sont bien réels dans le monde de la finance verte et l’opacité de certains programmes peut duper les investisseurs les moins expérimentés.Il est donc préférable d’analyser chaque programme d’investissement plutôt que de s’y lancer à corps perdu.
Réglementation, volatilité
Les projets liés à la finance verte peuvent comporter des risques spécifiques liés à la technologie ou à la réglementation qui peuvent ne pas être présents dans les investissements traditionnels. Dans ce cadre, les réglementations peuvent évoluer rapidement.
Cependant, on peut espérer que la réglementation sur les projets traditionnels dits « non verts » auront plus de risques de changer dans ces 20 prochaines années que les projets durables pensés pour l’environnement. Le contexte étant plus favorables aux nouvelles énergies qu’aux énergies fossiles.
Enfin, les marchés liés à la finance verte peuvent aussi être plus volatils que les marchés traditionnels, ce qui peut rendre plus difficile pour les investisseurs de gérer leur portefeuille.
Coût & financement des programmes de finance verte
Les projets de finance verte peuvent être plus chers à mettre en place et à maintenir que les projets traditionnels. En effet, la contrainte écologique peut limiter – dans certains cas – les gains et augmenter les coûts.
Conclusion : la définition de la finance verte est ambiguë. Il est important pour tout investisseur de bien comprendre ces risques et de les prendre en compte lors de la décision d’investir dans la finance verte. Il est également recommandé de consulter un professionnel pour évaluer si l’investissement en finance verte est adapté à ses objectifs financiers et à sa tolérance au risque.
SOURCES ET REFERENCES
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Finance_verte
[2] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/qui-est-sultan-ahmed-al-jaber-ce-patron-petrolier-emirati-a-la-tete-de-la-cop-28-20230112
[3] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/29/la-grande-tromperie-des-fonds-d-investissement-verts_6152081_4355770.html
[4] https://www.alternatives-economiques.fr/grands-fonds-dinvestissement-rois-greenwashing/00102418
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